Portrait Anaïs Claverie, porteuse du projet
Un parcours artistique pluriel
Alors que tout laisse à penser que sa vie sera consacrée à la danse classique, un voyage va marquer à jamais Anaïs : le Maroc, car elle sait qu’elle vient de trouver sa voie : la diversité des danses. Elle entreprend aussitôt une formation intensive en danses orientales et en danses du monde, d’abord à Bordeaux et Paris, puis en Europe, et surtout en Égypte, tout en s’ouvrant au jazz et aux danse du monde. Elle se perfectionne ensuite au Caire avec les plus grands maîtres notamment Zaza, Raqia Hassan et la célèbre chorégraphe Diana Tarkhan, qui est aujourd’hui marraine de l’association. Auprès d’eux, elle étudie les danses orientales et les folklores, le ballet ainsi que la scénographie. Ses séjours réguliers dans les pays Arabes lui permettent également d’acquérir une grande connaissance des cultures, des musiques, des mentalités et des traditions. Elle se perfectionne sans cesse pour enrichir sa danse et son enseignement. À travers « Les Danseurs ont du Cœur » (manifestations caritative à Gradignan, de 2006 à 2009), « Cocktail » (2007, solo chorégraphique qui traite des rituels Féminin), « Si la Danse m’était Contée » (2008, pour la Fédération Française de Danse), « K’El Danses ? » (2009, contamination entre les danses), « Badaweya, Marchande d’Illusion … », (2010, qui retrace à l’aide du théâtre l’histoire des danses Orientales, Égyptiennes et urbaines), Anaïs a tenté de valoriser la finesse et la richesse des croisements culturels en questionnant les codes et les genres pour proposer un langage et un » nouveau » rapport à l’espace, dans les danses du monde ainsi qu’une rencontre entre les univers traditionnels et contemporains. Sa recherche est centrée sur les représentations du corps féminin et masculin à travers le monde, marquée par des compositions musicales inspirées de ses voyages et imprégnées du patrimoine et de l’atmosphère des lieux. Ce processus de création réunissait des amateurs pratiquants et d’artistes d’horizons et d’origines multiples, qui dessinaient des influences, des ressemblances, etc. Les actions de transmission avaient pour but de développer, de promouvoir et de sensibiliser le public aux danses du monde, en tentant d’établir, comme le définit si justement le poète Mohamed Boutada, « Un pont entre les cultures, un carrefour entre les civilisations ». Le langage du corps revient en effet à questionner également les codes sociaux et la gestuelle, qui en danse du monde, sont les fondamentaux.
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Tour à tour danseuse puis chorégraphe et enfin professeur de danse, Anaïs Claverie menait avec passion et talent sa double carrière. « La danse d’Anaïs est synonyme de grâce. Elle est considérée comme appartenant à la nouvelle génération des artistes qui allient tradition et modernité. Son style offre une vision exigeante des danses arabes et orientales, loin des clichés orientalistes de la danse du ventre … » (Journal le Sud Ouest).
Jeune femme accomplie, elle crée l’association K’El Danses, puis le Centre Artistique BDO, studio de Danses à Mérignac. Elle conjugue avec amour son rôle de directrice artistique du ballet El Helwa Compagnie pour Oriental Event, ainsi que la gestion de la SARL et de la boutique Bordeaux Danse Orientale.
« Très jeune, j’ai été fascinée par la diversité et les expressions culturelles. De ce fait, j’éprouve le besoin presque vital d’aller à la rencontre des autres, d’échanger avec les gens. Très vite, j’ai aussi pris conscience de mon besoin de naviguer au cœur des cultures et, comme une évidence, j’ai adopté le langage du corps. Je suis venue à l’art de la danse, par une tourmente passionnelle et par le répertoire du classique et du jazz, que j’ai étudié et pratiqué depuis mon enfance et tout au long de ma carrière de danseuse / professeure. J’ai eu la chance de pouvoir créer des espaces d’expression et d’exercer en tant qu’artiste interprète, puis chorégraphe, en électron libre, tout en étant professeur. Mon identité s’est construite au delà des frontières, nourrie d’expériences et d’expérimentations, de rencontres et de dialogues. Elle reflète le désir profond et incontrôlable de construire une interface entre des mondes étrangers les uns aux autres. J’ai beaucoup appris de la culture Orientale et je me suis aussi nourrie de la culture africaine, latino-américaine, indienne, asiatique et des cultures Urbaines, en plus de puiser dans mes origines Espagnoles. C’est en étudiant l’histoire, les individus, leurs énergies, leurs racines et leurs empreintes, leurs modes et philosophies de vies, leurs religions etc, que j’ai pu m’imprégner des modes d’expression des peuples, pour les transmettre, les retranscrire ou les revisiter. Mon inspiration est forgée de mimétismes qui servaient mon propos porté sur les cultures, comme une ouverture à la curiosité, à l’interculturalité : une recherche d’équilibre pour danser sa vie 1. Ce qui me plait dans la culture Hip Hop, c’est « sa capacité de créer en dehors des formes instituées et de représenter un lieu de rencontre des cultures autour de l’art et de la communication esthétique 2 ». Par ailleurs, tout au long de mon parcours, j’ai dû composer avec, les facteurs de transformation que sont les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), leur croissance rapide et l’innovation dans les systèmes numériques. Elles contribuent à une révolution numérique et sociale qui ouvre de nouvelles perspectives et débouchés (notamment dans la création du savoir, l’éducation, la diffusion de l’information et la culture via le Web 2.0.). En ce qui concerne la médiation, elle représente des outils pédagogiques pour « renforcer le partage de l’information et la compréhension culturelle, pour favoriser la diversité des expressions culturelles 3 ». Les NTIC sont une ressource croisée qui ouvre les possibilités, les pratiques et les outils. »
1 Isadora Duncan (pionnière de la danse moderne au début du 20 ème siècle, en rupture avec le ballet classique. La danse libre est basée sur la recherche des mouvements naturels du corps en dehors de tout formalisme) « Ma vie », Autobiographie, 1928. « Mon art est précisément un effort pour exprimer en gestes et en mouvements la vérité de mon être… Devant le public (…) je n’ai jamais hésité. Je lui ai donné les impulsions secrètes de mon âme. Dès le début, je n’ai fait que danser ma vie ».
2 Bazin, H, « Hip-Hop Dance : Emergence of a Popular Art Form in France » in Black, Blanc, Beur. « Rap music and hip-hop culture in the francophone world », Durand, Alain- Philippe, Éditions Scarecrow Press, USA. 2002.
3 Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, UNESCO, article 12, 2005.
Un savoir-faire au service du territoire
Licenciée en Conception de Projets et Médiation Artistique et Culturelle et en Communication des Organisations et ancienne artiste, Anaïs a aussi eu la chance de pouvoir diriger un centre artistique et accompagner différents artistes et projets. Elle évolue au sein d’univers culturels à la fois très ouverts et extrêmement clos. Elle s’est forgée grâce à cette diversité qu’elle retrouve aujourd’hui dans les arts de rue. Ses voyages, qu’ils soient professionnels ou personnels et la récurrence de ce besoin, ont également constitué un bagage social et éducatif qu’elle ne cesse de promouvoir. Ces dix années, partagées entre l’association, la SARL, l’école et les plateaux, restent des souvenirs, des sensations, mais surtout de belles aventures humaines, artistiques et culturelles.
Les publics, les professionnels et les partenaires qui lui ont fait confiance, l’ont nourrie, forgée et formée. Sa passion est toujours présente pour la création, la communication, la pédagogie de projets et pour la transmission.
En ce sens, sa représentation et sa conception de la culture se rapprochent beaucoup de celle décrite par Michel de Certeau dans
« La culture au pluriel » :
« La culture est une nuit incertaine où dorment les révolutions d’hier, invisibles, repliées dans les pratiques – mais des lucioles, et quelquefois de grands oiseaux nocturnes, la traversent, surgissements et créations qui tracent la chance d’un autre jour 4».
4 De Certeau, Michel, « La culture au pluriel », Éd. du Seuil, 1993.
Mes Références
Création de l’association K’El Danses. Représentante danses du Monde pour le comité régional d’Aquitaine de la Fédération Française de Danse. Direction du Centre Artistique BDO, studio de Danses à Mérignac. Stagiaire à la Direction de la communication de la ville de Cenon, en lien avec Le Rocher de Palmer. Chargée de médiation et de communication pour la Compagnie Chorégraphique professionnelle Les Associés Crew / Babacar Cissé, en lien avec la Compagnie Hors Série / Hamid Ben Mahi. Stagiaire Le Carré- Les Colonnes, direction du Pôle Publics: «The Roots », « J’avance et j’efface », Classe à Projet Artistique, dossier pédagogique sur le cirque contemporain. AJAG. Fête du Sport et de la Nature. Make me Moove Project, Bordeaux. Album Maroc Lounge / Kamel Ghabte, Yemouidah Mouvement. Soul Train au Pôle Culturel d’Ambarès- et-Lagrave. KG Music Agency. My Digital Food. Le Carnaval des 2 Rives. Urban Ballet. Mix’Up Battle International. Ara Flv Battle international. Pop’n Break Digital Battle au Pôle Culturel d’Ambarès-et-Lagrave. Salon des Sports, Festi Family, Marché Africain de la Teste. Festival Urban Week. Festival Afrika Djawa’s. Bordeaux Danse Orientale. Masterclass. Ateliers Multi Danses Fondation de la Cie El Helwa Compagnie et du concept Oriental Event. Asso. JDB Concept. La Smala Crew. All Horizons. Empreinte Urbaine. Université Michel de Montaigne. EPAJ Gradignan. Association K’danse. INJS. Centre de danse Ballarin Simonet. Studio Combes. Ville de Gradignan. Organisation de manifestation Fête du vin, Fête du Fleuve, Manifestation humanitaire, Festival, rencontres chorégraphique. Hôtel Sheraton, Hôtel Quality Suites, Hôtel Mercure, Hilton, Grand Hôtel, Kyriad. 4/4 Touareg, Renault. France Concert. SFR, Leclerc, grands Châteaux Bordelais,défilés Haute Couture, groupe Partouche. Foires internationales, salons, meetings. Théâtres, Femina, Médoquine, Cabaret Sauvage, Grands Châteaux Bordelais, Grattequina, Desplats & More…